..." Le Dr Donatini, qui était intervenu lors de l'une de nos journées d'information en Belgique, nous avait même dit :
"Si l'on vous reproche votre mauvaise humeur, mettez cela sur le compte de vos bacteries. Ce n'est pas de votre faute !"
Bref, nous ne vivons pas seul. Prendre soin des bactéries qui constituent notre flore intestinale, c'est se soigner soi-même.
Naturellement vôtre,
Augustin de Livois
Institut pour la Protection de la Santé Naturelle
..."
" Une nouvelle étude chinoise vient de montrer qu’une bonne flore intestinale est associée à une existence plus longue et en meilleure santé[1].
Ainsi se trouve confirmée l'intuition du Prix Nobel de médecine Élie Metchnikoff (1845-1916).
Ce scientifique russe avait déjà deviné il y a plus de cent ans que les bactéries détenaient un précieux secret pour la santé de l’humanité.
Élie Metchnikoff avait observé que les consommateurs d’aliments fermentés (très riches en probiotiques naturels) vivent plus longtemps que les autres !! La grande revue médicale The Lancet lui a rendu un superbe hommage bien justifié récemment (attention, article en anglais[2]).
Élie Metchnikoff (Prix Nobel de Médecine 1908) avait déjà deviné il y a plus de 100 ans que manger des aliments fermentés augmente la durée de vie.
Mais revenons à votre cas particulier : si vous avez l’impression que votre flore intestinale n’est pas optimale, vite, agissez !! C’est sans doute ce que vous pouvez faire de mieux pour éloigner les maladies et vivre mieux, plus longtemps !!
Si vous avez l’impression que votre flore intestinale n’est pas optimale, vite, agissez !! Comme vous le savez, les bactéries de votre côlon (gros intestin) sont 10 000 fois plus nombreuses que les cellules de votre corps.
Elles forment une flore, un jardin même, qui a une influence décisive sur votre digestion bien sûr, mais aussi :
- sur votre immunité et donc votre capacité à lutter contre les infections et les cellules cancéreuses[3] ;
- sur votre moral : via la fabrication de sérotonine dans vos cellules intestinales ;
- sur votre poids : les personnes en surpoids ou obèses ont une flore intestinale particulière[4], qui les empêche de maigrir ; une mauvaise flore intestinale est aussi associée au diabète ;
- sur votre risque de certains cancers et maladies neurodégénératives (Alzheimer et Parkinson en particulier)[5] : ces maladies sont associées à des déséquilibres de la flore intestinale ;
- sur votre exposition aux allergies.
Mais au-delà de ces maladies particulières, les chercheurs chinois que j’évoquais ont montré un lien entre la qualité de la flore intestinale et l’espérance de vie.
Chez la plupart des gens, le microbiote (autre nom de la flore intestinale) se détériore avec le temps.
Plus nous vieillissons, moins les bactéries sont nombreuses et actives. Des déséquilibres s’installent. Les rapports de force s’inversent entre les familles de bactéries qui cohabitent.
Les super-centenaires ont le même microbiote que les trentenaires en bonne santé et les sportifs ! (N’attendez pas pour faire de même) Mais leur étude a révélé que le microbiote des super-centenaires est similaire à celui des trentenaires en bonne santé et des sportifs.
Il s’agit d’une découverte majeure pour l’humanité.
Un dicton médical disait déjà que « la mort commence dans le côlon ». Autrement dit que les personnes qui ont des gros problèmes digestifs avec constipation, ballonnements, flatulences, douleurs, diarrhées, avaient déjà un pied dans la tombe.
Mais cette fois il s’agit d’une découverte positive, et d’une bonne nouvelle pour nous tous : prendre soin de sa flore intestinale pourrait permettre de gagner des années de vie en bonne santé !
C’est la chose la plus simple qui soit ! Pas besoin de chirurgie coûteuse, d’organes bioniques, de trafiquer votre ADN !!!
Comment obtenir la flore intestinale d’un jeune ou d’un sportif Si vous suivez depuis longtemps mes lettres, vous savez que ces histoires de flore intestinale sont extrêmement complexes.
Cependant, elles sont porteuses d’un si grand espoir pour les maladies graves (cancer, Alzheimer, diabète, obésité, Parkinson…) que la recherche scientifique est en ébullition dans ce domaine. Chaque mois sont réalisées de nouvelles découvertes.
Je ne peux toutes les signaler dans Santé Nature Innovation, qui doit rester généraliste et répondre aux préoccupations de mes lecteurs dans toute leur diversité.
Mais nous avons répertorié et résumé les découvertes les plus importantes dans le dossier central du nouveau numéro du « Journal de la Médecine Anti-Âge » (daté de juillet 2018), intitulé « Microbiote intestinal : la clé pour bien vieillir ».
Microbiote : de nouvelles stratégies à mettre en place Les progrès dans la connaissance du microbiote intestinal passent par l’analyse génétique des bactéries qui le composent.
Dans ce dossier, vous découvrirez :
- De nouvelles bactéries intestinales. Les probiotiques sont les bactéries bonnes pour la santé qui vivent dans le côlon. Si vous avez été déçu de l’action des probiotiques type Lactobacillus et Bifidus, c’est peut-être simplement que, dans votre cas, d’autres bactéries sont en cause: les Burkholderiales, les Victivallades, les Verrucomicrobia par exemple… Découvrez d’urgence ces nouvelles bactéries en lisant ce nouveau numéro du Journal de la Médecine Anti-Âge ;
- Crampes musculaires, fatigue, maux de tête, trouble du sommeil: souffrez-vous sans le savoir d’un grave déficit en vitamines B9 et B12, causé par des problèmes digestifs ? Si oui, vous manquez peut-être simplement de bactéries Faecalibacterium prausnitzii, des bactéries indispensables pour fabriquer et assimiler ces vitamines. Rendez-vous vite page 3 du Dossier « Microbiote intestinal : la clé pour bien vieillir », pour trouver la solution ;
- On a découvert la bactérie de la minceur! Les personnes minces en ont 1 000 fois plus que les obèses. Dès que vous en aurez plus dans l’intestin, votre tolérance au glucose augmentera. Votre risque de diabète chutera ;
- Il existe une bactérie à surveiller si vous souhaitez gagner des années de vie en bonne santé. Les personnes qui sont en forme à 100 ans en ont toujours plus que les autres ;
- Une nouvelle technique toute simple pour modifier la flore guérirait 90 % des infections intestinales résistantes aux antibiotiques!! (touche spécialement les personnes de plus de 65 ans).
Le plus enthousiasmant dans ce dossier est une autre information : les bactéries du côlon fabriquent de très précieuses substances pour votre santé, et vous pouvez en augmenter drastiquement la production :
Les précieux micronutriments fabriqués par une flore intestinale saine Ce sont des micronutriments qui ont des effets positifs sur tout votre organisme, votre niveau d’énergie, votre résistance aux maladies, la fertilité, etc.
- Certaines bactéries fabriquent de l’indole, une substance qui augmente de 90 % la mobilité et de 120 % la période de fertilité des souris, drosophiles et vers testés par les chercheurs (des expériences sur l’homme sont en projet) ;
- D’autres fabriquent le très précieux butyrate. Le butyrate est le carburant des cellules du côlon. Il leur permet de fabriquer le mucus qui protège la paroi de l’intestin, et apaise l’inflammation. Beaucoup de butyrate, c’est une protection contre les polluants, les bactéries dangereuses et les toxines qui cherchent à pénétrer dans le sang ;
- Ce sont aussi les bactéries du côlon qui, outre les vitamines B9 et B12, aident à la production de vitamine PP (ou nicotinamide). La vitamine PP est la vitamine la plus importante pour la longévité en bonne santé, car elle protège l’organisme de nombreuses agressions...
Ainsi vous comprendrez pourquoi les problèmes digestifs ont des conséquences graves et systémiques sur votre corps et vos émotions.
La diarrhée, la constipation, les douleurs abdominales, ne sont que la partie émergée de l’iceberg. C’est tout votre corps, votre vie, qui peuvent être ravagés par un « simple » problème de flore intestinale… "
IPSN
[1] Bian G, Gloor, G et al., The Gut Microbiota of Healthy Aged Chinese Is Similar to That of the Healthy Young, mSphere, sept 2017.
[2] https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(12)62018-2/fulltext
[3] A. Cougnoux et coll. Small-molecule inhibitors prevent the genotoxic and protumoural effects induced by colibactin-producing bacteria. Gut, édition en ligne avancée du 14 janvier 2015
[4] Dao MC, et al., « Akkermansia muciniphila and improved metabolic health during a dietary intervention in obesity : relationship with gut microbiome richness and ecology », Gut.
2016 Mar ;65(3):426-36. Collado M. C. et al., Intestinal integrity and Akkermansia muciniphila, a mucin-degrading member of the intestinal microbiota present in infants, adults, and
the elderly. Appl Environ Microbiol (2007) 73, 7767–7770. Schneeberger M, et al., Akkermansia muciniphila inversely correlates with the onset of inflammation, altered adipose tissue
metabolism and metabolic disorders during obesity in mice. Sci Rep. 2015 Nov 13 ;5:16643.
[5] Marizzoni M. et al., « Microbiota and
neurodegenerative diseases », Curr. Opin. Neurol., 2017 Dec., 30 (6) : 630-638.